🚨️Prix de l'électricité: les négociations patinent, selon les industriels de la chimie

Paris, 21 oct 2024 (AFP) - Les négociations sur les prix de l'électricité entre EDF et les industriels n'avancent pas, a indiqué lundi le secteur de la chimie, qui assure que les prix proposés par l'électricien compromettent la compétitivité des entreprises par rapport à leurs concurrentes américaines et asiatiques.

"Nous n'arrivons pas à obtenir du fournisseur d'électricité des tarifs qui nous permettent d'être compétitifs, ni à court terme, ni à long terme", a déclaré le président de France Chimie, Frédéric Gauchet, sur l'antenne de BFM Business.

Selon M. Gauchet, c'est l'un des principaux dangers qui pèsent sur l'industrie de la chimie, qui a alerté la semaine dernière sur la perte potentielle de 15.000 emplois d'ici trois ans, soit 8% des quelque 200.000 emplois directs du secteur.

Alors que les industriels dits électro-intensifs bénéficient jusqu'à présent d'un tarif préférentiel d'accès à l'électricité nucléaire, dit Arenh, qui disparaîtra fin 2025, les négociations s'éternisent pour définir les conditions de l'après-Arenh et parvenir à la signature de contrats de long terme.

"Aujourd'hui, on n'a pas des discussions satisfaisantes, sinon ça ferait la une des journaux", a signalé lundi M. Gauchet, pour qui ce sujet des prix de l'énergie est "très clairement le catalyseur" des problèmes "liés à l'investissement" chez ses adhérents.

L'industrie de la chimie représente "30% de la consommation du gaz industriel et 20% de l'électricité", selon M. Gauchet, qui s'interroge sur l'avance de la France en matière de décarbonation et d'électrification de son énergie et des prix plus élevés que dans d'autres pays.

Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, avait mis la pression sur EDF, le 8 octobre dernier, lui demandant "des efforts" dans le cadre des négociations.

Quelques jours plus tard, le 13 octobre, il avait dit espérer une issue "dans les prochaines semaines".

Les industriels sont invités à signer des contrats de long terme avec EDF, sur la base de l'accord passé entre l'État et l'énergéticien le 14 novembre 2023. Cet accord fixait un niveau de prix moyen estimé autour de 70 euros le mégawattheure (MWh) pour l'électricité nucléaire, à partir de 2026 et pour 15 ans.

Ce tarif est jugé trop élevé par certains industriels, notamment dans la chimie ou l'hydrogène.

Une mission de médiation sur le sujet a été confiée à l'ancien président d'ArcelorMittal France, Philippe Darmayan, et à l'ex-directeur de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Julien Janes.

La semaine dernière, ils ont remis leur rapport au ministre de l'Industrie.

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