Paris, 18 déc 2024 (AFP) - L'augmentation du tarif d'utilisation des réseaux d'électricité, dit TURPE, destinée à couvrir les importants besoins d'investissements des gestionnaires RTE et Enedis d'ici 2040, doit être répercutée équitablement sur la facture d'électricité des Français, prévient la Cour des comptes mercredi.
"La perspective d'une très forte hausse des investissements annuels pose la question de l'arbitrage entre rémunération des actionnaires, via les dividendes qu'ils perçoivent, et modération du tarif acquitté par les consommateurs", prévient l'institution de la rue Cambon.
RTE prévoit 100 milliards d'investissement au cours des quinze prochaines années et Enedis aura besoin de 96 milliards afin de répondre aux objectifs de décarbonation de l'économie, notamment le raccordement des parcs éoliens ou encore des bornes de recharges de voitures électriques, rappelle la Cour des comptes.
Dans cette perspective, elle souligne qu'"il est possible soit de mettre à contribution immédiate les usagers via le tarif, en augmentant le taux de rémunération des actifs ou en anticipant des prises en charge de dépenses d'investissement par le TURPE, soit de réduire le taux de distribution de dividendes aux actionnaires."
"Dans la hiérarchie des solutions de financement, l'ajustement de la politique de dividendes est à mettre en oeuvre en premier lieu", poursuit la Cour pour qui les besoins de financement doivent refléter le "très faible niveau de risque auquel" les opérateurs sont exposés.
En termes financiers, ces besoins d'investissements pourraient se traduire par une augmentation de près de 10 euros du MWh (21%) du TURPE pour le réseau moyenne et basse tension entre 2023 et 2030, selon les estimations de la Cour.
En France, la consommation moyenne d'électricité est de 2.223 kWh par personne et par an, soit 2,223 MWh, selon le site data.gouv.fr