🚨️Prix de l'électricité: l'industrie papetière française demande un "dispositif régulé"

Paris, 8 avr 2025 (AFP) - L'industrie du papier-carton française, très consommatrice d'énergie, demande la mise en place d'un "dispositif régulé" pour les tarifs de l'électricité après le 31 décembre, estimant que les propositions actuelles d'EDF "ne répondent en rien aux attentes de l'industrie papetière".

Copacel, le syndicat professionnel qui regroupe la majeure partie des 79 usines papetières employant près de 10.000 salariés en France, a indiqué mardi souhaiter "la mise en place d'un dispositif régulé" prenant "le plus rapidement possible" le relais du système dit Arenh, qui accordait aux industriels du papier deux tiers de leurs besoins en électricité au prix de 42 euros du megawattheure, un tarif très compétitif.

L'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique) "avait justement été mis en place en 2011 afin que les entreprises tirent profit de l'existence en France d'un parc nucléaire assurant plus de 70% de la production d'électricité", et dont le coût de revient est déconnecté du prix du gaz sur lequel le tarif de l'électricité est basé dans le reste de l'Europe, souligne Copacel.

Le dispositif proposé par EDF depuis plusieurs mois (Contrats d'allocation de production nucléaire ou CAPN) en remplacement de l'Arenh "ne répond en rien aux attentes de l'industrie papetière" ajoute le groupement de défense des intérêts de l'industrie papetière.

Il rejoint ainsi la chimie, l'hydrogène et d'autres secteurs industriels en colère contre EDF.

"Avec deux tiers de nos besoins en électricité couverts par l'Arenh, nous n'étions exposés à la volatilité des marchés que sur un tiers de nos approvisionnements" a souligné François Bru, directeur général de Blue Paper, adhérent de Copacel.

Selon lui, les propositions d'EDF "sont extrêmement défavorables" aux clients industriels, car trop chères.

L'enjeu est d'importance pour cette industrie en voie de décarbonation, qui est en "train de se séparer du gaz" dont elle était "historiquement très dépendante" aussi bien pour l'énergie que pour la chaleur dont elle a besoin pour le séchage du papier, a fait valoir M. Bru.

"Nous avons besoin de visibilité" au moment où l'industrie procède à des investissements d'électrification "très lourds" pour s'équiper en nouvelles chaudières ou pompes à chaleur qui n'émettent pas de CO2, a-t-il plaidé.

L'industrie française du papier consomme 5 TWh par an, "soit l'équivalent de la moitié de la production annuelle d'un réacteur nucléaire de 1.300 mw".

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