Le bilan carbone : comprendre et mesurer les émissions Scope 3

il y a 22 jours   •   6 minutes de lecture

Table des matières

Dernier chapitre de notre série consacrée au bilan carbone : le scope 3.
Cette catégorie recense toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) indirectes produites par les activités d’une organisation. 

Générées en amont et en aval de l’entreprise, ces émissions carbone sont les plus difficiles à mesurer et à maîtriser. Pourtant, elles représentent de 80 à 90 % des émissions GES totales d’une entreprise. Il est donc urgent de les réduire pour répondre au défi climatique et atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris.

Pour réduire les émissions carbone de votre entreprise et limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C d’ici 2050, des solutions existent.

Tour d’horizon.  

Qu’est-ce que le Scope 3 du bilan carbone ? 

Dans le bilan carbone, le scope 3 mesure les quantités de gaz à effet de serre émises indirectement par l’organisation, à l’exception des émissions indirectes liées aux consommations énergétiques. Ces dernières entrent dans le périmètre du scope 2

Les gaz à effet de serre
Les gaz à effet de serre - Les Cahiers du Développement Durable

Le scope 3 est le périmètre d’émissions carbone le plus large et le plus complexe à évaluer. Il concerne une multitude d’acteurs tout au long de la chaîne de valeur des biens et services produits par l’entreprise. 

Au total, 15 postes d’émissions sont identifiés, dont : 

  • L’extraction et la transformation des matières premières. 
  • Le transport en amont et en aval de l’entreprise. 
  • L’activité des fournisseurs et l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement
  • L’utilisation finale par les clients des produits et des services et leur fin de vie. 
  • Le traitement des déchets générés par les activités de l’entreprise. 
  • L’acquisition ou la location des équipements, matériels et biens mobiliers et immobiliers nécessaires aux activités de l’entreprise. 
  • Les déplacements domicile-travail et professionnels. 
  • Les investissements avec la prise en compte des émissions de GES produites par les tiers via l’acquisition de titres financiers. 
  • Les franchises
  • Le leasing, avec la prise en compte des émissions carbone provenant de l’exploitation des actifs détenus par l’entreprise. 

Bon à savoir : depuis le décret n°2022-982 du 1er juillet 2022, le scope 3 est inclus dans le bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES) obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés.

Classification des émissions de GES selon 3 échelles ou scopes.
Classification des émissions de GES selon 3 échelles ou scopes- hellocarbo

Pourquoi réaliser votre bilan carbone et réduire vos émissions de gaz à effet de serre scope 3 ? 

  • Limiter l’empreinte carbone et l’impact environnemental de l’entreprise.
  • Bâtir et mettre en place une politique exemplaire de RSE (responsabilité sociale des entreprises). 
  • Garantir la conformité à la réglementation environnementale. 
  • Rassurer les clients, collaborateurs, investisseurs et autres partenaires, de plus en plus exigeants en matière d’environnement et de santé. 
  • Véhiculer une image positive d’entreprise durable, engagée dans la transition énergétique. 
  • Réaliser des économies d’énergie et baisser la facture énergétique.

Quelles méthodes pour mesurer les émissions de GES du Scope 3 ?

Calculer les émissions de gaz à effet de serre du scope 3 du bilan carbone exige de combiner plusieurs méthodes et sources d’information. S’il est impossible de connaître avec exactitude les émissions carbone indirectes, l’enjeu est d’obtenir l’estimation la plus précise et exhaustive possible.

Recenser les émissions carbone des parties prenantes 

Les émissions carbone indirectes sont générées par des tiers de l’entreprise. La coopération avec les fournisseurs, clients et autres partenaires est essentielle pour collecter des données les plus précises et complètes. 

Envoi de questionnaires standardisés, audits, visites sur sites sont autant d’outils à disposition des entreprises pour recueillir les informations sur les émissions carbone des parties prenantes. Au préalable, la cartographie exhaustive des activités et des fournisseurs doit être dressée afin de n’oublier aucun maillon de la chaîne de valeur. 

Recourir aux facteurs d’émission sectoriels 

En l’absence de données précises sur les émissions de gaz à effet de serre d’une activité, d’un produit, d’un service ou d’un matériau, les entreprises peuvent procéder elles-mêmes au calcul

Pour cela, elle doit connaître la quantité et le facteur d’émission sectoriel, puis appliquer la formule suivante : 

La formule

Quantité d’émissions GES = quantité consommée (exprimée dans l’unité du produit) x facteur émission physique (quantité de CO2 émise par une unité). 

Pour les services immatériels, le facteur d’émission monétaire s’applique : 

La formule

Quantité d’émissions GES = Prix du produit ou service x facteur émission monétaire (exprimé en kgCO2e par k€ HT)

Les facteurs d’émission sectoriels sont disponibles dans la Base Empreinte® de l’ADEME. ou dans des bases de données sectorielles internationales comme le Green Gas Protocol (GHG Protocol) le Carbon Disclosure Project (CDP) ou le Science-Based Targets Initiative (SBTI). 

Utiliser l’Analyse de Cycle de Vie (ACV)

L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) mesure l’impact environnemental d’un produit ou d’un service tout au long de son cycle de vie. Le calcul inclut l’extraction, la transformation et le transport des matières premières, la fabrication du produit, la distribution, l’utilisation et la gestion de la fin de vie. 

L’entreprise peut se baser sur des logiciels, bases de données et études existantes pour estimer les émissions de gaz à effet de serre générées par les produits fabriqués ou les services rendus. 

Modéliser

L’entreprise peut aussi recourir à des logiciels et outils spécialisés basés sur des modèles économiques et sectoriels. Pour calculer ses émissions carbone indirectes, elle peut par exemple ramener à son échelle les émissions de gaz à effet de serre constatées au niveau national ou sectoriel. 

Quelles stratégies pour réduire les émissions carbone du Scope 3 ? 

Les émissions de gaz à effet du scope 3 représentent jusqu’à 80 à 90 % du bilan carbone d’une organisation. Le scope 3 identifie les opportunités pour les réduire et déployer une gestion durable de la chaîne de valeur. L’entreprise peut agir directement sur certains postes d’émissions. D’autres actions nécessitent une coopération étroite avec ses parties prenantes, notamment les fournisseurs. 

Réduire les déplacements des salariés

Les déplacements sont un poste d’émissions carbone majeur du scope 3 sur lequel l’entreprise peut agir directement. Les solutions sont multiples pour réduire l’empreinte carbone des transports : 

  • Encourager le covoiturage, la mobilité collective et la mobilité douce pour les déplacements domicile-travail : les entreprises françaises disposent d’outils incitatifs comme le forfait mobilités durables (FMD) et la prise en charge partielle des abonnements aux transports en commun. 
  • Limiter les déplacements domicile-travail en instaurant une part de télétravail. 
  • Réduire les déplacements professionnels en favorisant les réunions à distance par visioconférence. 
  • Investir dans une flotte de véhicules d’entreprise électriques pour une mobilité plus décarbonée. 

Privilégier des transports bas carbone

Le transport en amont et en aval pèse lourd dans le bilan carbone d’une entreprise. Ce poids peut être réduit via une politique de transport plus durable :

  • Choisir des modes de transport à plus faibles émissions de GES comme le transport ferroviaire ou maritime. 
  • Privilégier le transport lourd roulant au bioGNV, au biogaz ou à l’hydrogène. 
  • Réduire les distances de transport et optimiser les itinéraires

Optimiser la chaîne d’approvisionnement 

Les émissions de gaz à effet de serre tout au long de la chaîne d’approvisionnement ne dépendent pas directement de l’entreprise. Mais celle-ci peut les limiter en déployant une politique d’achat durable : 

  • Choisir des matières premières et matériaux durables, recyclés ou réutilisés pour réduire les émissions carbone liées à l’extraction et à la production. 
  • Acheter local en privilégiant la proximité géographique avec les fournisseurs pour réduire les émissions carbone liées au transport.  
  • Construire des stratégies communes de réduction des gaz à effet de serre en partenariat avec les fournisseurs et soumettre leur choix au respect de l’atteinte d’objectifs chiffrés. 
  • Inclure des critères environnementaux dans les processus de sélection des fournisseurs et évaluer régulièrement leur impact environnemental. 

Réduire les déchets

Autre poste d’émissions de gaz à effet de serre sur lequel l’entreprise peut agir directement : la réduction des déchets via la promotion de l’économie circulaire : 

  • Minimiser les déchets à la source dès la conception des produits. 
  • Favoriser la réutilisation et le recyclage des matériaux et produits en fin de vie. 
  • Éco-concevoir des produits durables, réparables et modulaires. 
  • Encourager le tri sélectif et le compostage

Le scope 3 du bilan carbone mesure les émissions de gaz à effet de serre indirectes de l’entreprise. 

Vous souhaitez maîtriser significativement l’impact environnemental de votre entreprise ? Si le spectre est large et le calcul complexe, vous devez impérativement réduire les émissions carbone du scope 3.

Vous pouvez agir via la mise en place de pratiques durables et innovantes et de partenariats étroits avec les acteurs de votre chaîne de valeur. Réduire les émissions carbone, c’est aussi pour vous l’opportunité de réaliser des économies d’énergie. 

SirEnergies vous accompagne pour relever ce défi majeur. Affirmez votre engagement en faveur de la lutte contre le changement climatique et contactez nos experts pour bâtir une stratégie énergétique sur-mesure. 

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