Qu'est-ce que la neutralité carbone ?
Avec pour principales causes le réchauffement climatique et la dégradation de la qualité de l'air, la pollution atteint des sommets. Plus personne n'ignore la nécessité de mener des actions pour inverser la courbe afin de préserver la nature.
Les pays industrialisés ont certes assis leur économie sur l'exploitation des énergies fossiles, ils sont de plus en plus d'accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les conférences et accords internationaux sur l'environnement et le climat se succèdent avec la lutte contre le réchauffement climatique comme principal objectif sur le court et le moyen terme, pour atteindre la neutralité carbone. SirEnergies revient sur la neutralité carbone.
Neutralité carbone : Genèse et définition
L'Union Européenne (UE) a pris la mesure de la situation climatique du monde, se mobilise et s'active pour limiter au maximum les effets du changement climatique. Les travaux du Groupe Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC), ont permis à l'UE de fixer à 1,5 degré, le seuil idéal du réchauffement climat pour un mieux-être.
L'UE soutient qu'il est essentiel d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Cet objectif a été précisé dans l'accord de Paris sur le climat signé en avril 2016 lors de la COP21 par 195 pays.
La neutralité carbone implique un équilibre entre les émissions de carbone et l'absorption du carbone de l'atmosphère par les puits de carbone. L'atmosphère sera ainsi déchargée de dioxyde de carbone. Malgré le fait que l'objectif de la neutralité carbone évoque principalement le CO2, tous les autres GES tels que le méthane et l'oxyde nitreux sont concernés. Les puits de carbone naturels sont les océans, les forêts, les tourbières, les sols, etc. Ils seraient responsables de l'élimination de 9,5 à 11 gigatonnes de CO2 annuellement.
Or, en 2019, le volume de CO2 émis au plan mondial était évalué à 38 gigatonnes. Des puits de carbone artificiels se créent à titre expérimental. Ils ne permettent pas non plus pour le moment de piéger une quantité importe de dioxyde de carbone au point de participer à la lutte contre le changement climatique. C'est pour cela que l'objectif de neutralité carbone met essentiellement l'accent sur la réduction des émissions de CO2.
Neutralité carbone : les objectifs intermédiaires de l'Union Européenne
L'Union européenne s'est engagée dans une politique climatique ambitieuse. Par le biais du Pacte vert, elle souhaite devenir le premier continent qui retire autant d’émissions de CO2 qu’il n’en produit d’ici 2050.
Il est prévu que les subventions dédiées aux énergies fossiles soient progressivement supprimées au sein de l'UE à l'horizon 2025. En juin 2021, le Parlement a voté une nouvelle loi européenne sur le climat. L'objectif fixé est la réduction des émissions de carbone de 40 à 55 % d'ici à 2030. Cette nouvelle loi fait de l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050, une contrainte juridique pour les États-membres.
Un organe scientifique européen indépendant sera créé pour évaluer les progrès.
Cinq pays de l'UE se sont fixés un objectif de neutralité climatique : La Suède a pour objectif d'atteindre des émissions nulles d'ici 2045 et le Danemark, la France, l'Allemagne et la Hongrie d'ici 2050.
La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC)
Dans le but d'atteindre des émissions nulles au milieu du XXIe siècle, la France établit au plan national plusieurs mécanismes d'actions. En Par exemple, la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) a été introduite par la loi Transition énergétique pour la croissance verte. Elle résulte de la concertation des services ministériels concernés avec les parlementaires, les collectivités territoriales, les entreprises, les organisations non gouvernementales, les représentants de consommateurs, etc.
Elle a été adoptée en 2015 comme feuille de route pour contrer le changement climatique. La SNBC a été révisée en 2018-2019 et définit désormais la trajectoire idéale pour réduire en grandes quantités les émissions de gaz à effet de serre (GES). La SNBC indique les orientations de politiques publiques pour changer de modèle économique.
La feuille de route identifie les obstacles technologiques et prévoit les moyens pour les faire sauter ou les contourner. Sur les 15 années suivantes, à compter de 2019, des objectifs appelés « budgets carbone » sont fixés pour la réduction des émissions de GES. Ils sont définis par secteur d'activité et par GES.
La Stratégie Nationale Bas-Carbone s'impose à tous : Les décideurs à divers niveaux et engage les populations. Pour mettre en œuvre la SNBC, le Ministère de la Transition Écologique a élaboré un plan d'action à qui comprend deux axes : l'atténuation des émissions de GES et l'adaptation aux effets du changement climatique. Le plan comporte d'une part un tableau qui recense les actions, les calendriers correspondants, les résultats prévus et les indicateurs de suivi. D'autre part, les actions indiquées sont détaillées.
Les 4 scénarios de l'ADEME pour conduire la France vers la neutralité carbone
Organisme étatique, l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) travaille à l'atteinte de la neutralité carbone. Dans cette optique, elle a effectué une étude de prospective intitulée « Transition (s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat ».
Elle est parvenue à 4 scénarios cohérents et contrastés, mais qui devraient, chacun, aider la France à atteindre l'objectif fixé à l'horizon 2050.
Génération frugale
Le premier scénario est la génération frugale qui indique la nécessité d'apporter des changements considérables dans nos modes de consommation. Selon l'ADEME, la neutralité carbone sera atteinte si les Français se mettent à se déplacer, s'alimenter, se chauffer et s'équiper autrement en excluant les technologies non homologuées qui captent et stockent du CO2.
Coopérations territoriales
Dans son second scénario, l'ADEME estime que la France atteindra la neutralité carbone en misant sur la cohésion sociale. Les coopérations entre les institutions publiques, les ONG, les entreprises et autres acteurs permettront l'évolution de la société vers un modèle économique plus respectueux de l'environnement. Le partage et la consommation responsable constituent les principaux enjeux de ce scénario.
Technologies vertes
Le troisième scénario pour atteindre la neutralité carbone selon l'ADEME, c'est le développement de technologies vertes. Il s'oppose au deuxième scénario en ce sens qu'il exclut la sobriété. Les technologies en faveur du climat doivent être déployées et mises à disposition des populations.
Pari réparateur
Le quatrième scénario s'appuie sur la gestion et la réparation. Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en conservant les mêmes modes de vie, l'ADEME estime que la limitation de la consommation sera salvatrice. En contrepartie, il faudra plutôt réparer les systèmes sociaux et écologiques.
Comme l'ADEME, RTE (Réseau de Transport de l'Électricité) a effectué une étude prospective nommée « Futurs énergétiques 2050 ». Selon le gestionnaire des réseaux électriques, la France devra mettre à profit le nucléaire et les énergies renouvelables pour réduire les émissions de carbone pour atteindre son objectif dans les années futures.
Issu d’une volonté du gouvernement français, le Dispositif Eco Efficacité Tertiaire (DEET) également appelé décret tertiaire, impose une réduction des consommations énergétiques progressive pour les bâtiments tertiaires français supérieurs à 1000 m2.
Cette réglementation vise à économiser 60% d’énergie finale dans ces bâtiments à l’horizon 2050.
Nous vous accompagnons dans la mise en conformité des bâtiments tertiaires dans le but de respecter les obligations du décret tertiaire.
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